Ecriture - Sortie a la plage (FR only)

« _ Allez, Taïs ! C'est moi qui vais gagner la course ! »
Nori, qui débarqua le premier sur la plage, était déjà en train d'enjamber les roches et les troncs qui délimitait la lisière de la forêt.
« _ Mais euh ! C'est pas juste, t'es plus grand que moi ! » rétorqua la petite elfe, ayant plus de mal avec ses petites jambes.

Les deux enfants coururent sur le sable blanc perle, une légère brise soulevant quelques grains et les faisant glisser sur la surface. Le soleil à son zénith illuminait entièrement la plage.
« _ Cela faisait tellement longtemps qu'ils voulaient voir la mer, et maintenant je les comprends. C'est vraiment superbe. » dit calmement Lullaby. Vêtue d'une robe blanche et assise sur un drap, la jeune femme observait la scène à mi-chemin des arbres et des vagues. L'elfe noir à ses côtés resta silencieux, admirant le paysage de son œil unique.
« _ Tu n'as pas chaud, chéri ? Avec le soleil tapant aussi fort...
_ T'en fais pas pour moi, je vais bien. C'est juste... Cela faisait un moment que je voulais sortir moi aussi, ça repose. » répondit Nalfien en souriant, passant son bras droit autour de la taille de l'elfe sylvaine. « Et puis, après tout... J'ai le sentiment que je vais devoir bientôt les enlever, ces vêtements. »

« _ Papa, Papa ! T'avais dit que tu nous apprendrais à nager ! _ Allez, Papa ! S'il te plaît ! » Les petits étaient en train de supplier leur père, simulant des yeux larmoyants pour soutenir leurs demandes. Nalfien soupira puis hocha de la tête avant de déboutonner sa chemise.
« _ Très bien... Déshabillez-vous par contre, on va pas abîmer les vêtements de Maman pas vrai ? » Il regarda avec un sourire moqueur vers Lullaby. Celle-ci croisa les bras de manière autoritaire :
« _ Ah non, hein ! Déjà qu’avec votre merveilleuse idée de jouer dans la pluie et la boue, j’ai mis une semaine à récupérer vos tenues d’école, ça ne va pas recommencer !» Nori et Taïs, ne voulant pas réveiller la colère de leur mère, ils se dévêtirent et s'approchèrent de la rive en attendant leur père. Nalfien retira ses bottes et son pantalon tout en gardant son regard vers eux.
« _ N'en fais pas trop non plus, Nalfien. C'est la première fois que tu sors après cet... accident. » L’elfe s’était relevée et lui caressa la joue, aussi légèrement qu’une brise. Nalfien perçu la lueur de tristesse qui traversa les yeux de Lullaby. Ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire et, tout en la prenant dans ses bras il lui chuchota : « Il en faut plus pour m'abattre, t'en fais pas. Et depuis cet incident, mes... Pertes de contrôles ont de nouveau cessé. Il faut juste espérer que cela ne change pas. » Après avoir fini de retirer ses vêtements, l'elfe noir se dirigea vers la mer, rejoignant ses enfants avant de les conduire dans l'eau. Pendant un moment, le silence régna sur la plage, seul le bruit des vagues s'écrasant sur le sable humide dominait. Lullaby regardait sa famille, paisible et se mit à fredonner, doucement. C’était une vieille chanson, une chanson qu'on lui chantait quand elle était encore enfant, et qu'elle chantait avec son frère. Sans qu'elle ne s’en rendit compte, des larmes coulèrent le long de ses joues. Tant de choses avaient changé depuis cette lointaine époque. Aujourd’hui elle avait de nouveau une famille rien qu’à elle, une famille qui ne la rejetterait jamais. Aujourd’hui elle était la plus heureuse des femmes.

Nalfien, occupé avec les deux garnements qu'étaient Nori et Taïs, essayait tant bien que mal de leur apprendre à nager. Tenant Taïs par la taille, l'elfe noir guida ses mouvements.
« _ Fais comme les grenouilles qu'on observait dans la mare. Tiens tes mains collées, bras pliés, et tu pousses droit devant toi. Ensuite, quand tes bras sont tendus, tu les ouvres comme les ailes d'un papillon. » La petite essaya à plusieurs reprises avant de finalement réussir à bouger d'elle-même. « _ Ah ! Ça marche, je nage ! Regarde, Nori ! » L'autre enfant regarda sa sœur jalousement.
« _ Hé ! C'est mon tour maintenant, Papa ! » Nalfien rit doucement et laissa Taïs s'entraîner.
« _ Ne va pas trop loin pendant que je suis avec ton frère, c'est compris ?
_ Oui, Papa ! » Expliquant alors à Nori ce qu'il avait appris à Taïs, l'elfe noir répéta la procédure. Mais le petit garçon était impatient de surpasser sa sœur et voulait essayer tout de suite en se servant juste de ce qu'il avait vu. A chaque fois, il ne faisait que battre l'eau ou boire la tasse, ce qui faisait rire son père.
« _ Allons bon ! Si tu m'écoutais un peu au lieu de faire le chien qui essaie de nager ? » Nori, cédant finalement la victoire à sa sœur, se laissa alors guider par Nalfien. Soudainement, Taïs rejoignit la rive et secoua les bras.
« _ Attention, Papa ! Grosse vague en approche ! » L'elfe noir, n'entendant pas la voix de sa fille avec le fracas des vagues, lui répondit en secouant la main comme pour lui dire bonjour. Il comprit finalement ce qu'elle essayait de lui dire quand un mur d'eau s'écrasa contre son dos, les balayant lui et Nori contre le sable, secoués par l'énergie de la vague avant de s'échouer sur la rive. Nalfien se releva, toussant pour nettoyer sa gorge de l'eau de mer avalée.
« _ U-Uff... Je m'attendais pas à des vagues aussi violentes.. » Nori, juste à côté, était toujours secoué par les cabrioles que la vague lui avait fait faire dans l'eau.
« _ Bwaaaah... C'est nul de nager ! On peut rentrer, Papa ? » Taïs rit de plein cœur, se moquant de son frère.
« _ T'es juste nul, c'est tout ! J'y suis bien arrivée, moi ! » Les deux enfants se chamaillèrent jusqu’à ce que Nalfien intervienne, les soulevant l'un et l'autre par la taille pour les amener là ou Lullaby s'était assise.
« _ … Ma chérie, ça va ? Pourquoi pleures-tu ? » L'elfe finit sa chanson, clignant des yeux avant de remarquer le léger picotement dû aux larmes versées.
« _ Ah... Désolée, dit-elle en s’essuyant le visage, je me suis mise à chanter et... C'est parti tout seul, je suppose. Ne t'en fais pas, tout va bien, j'ai juste trouvé le paysage si beau... »
Déposant Nori et Taïs à ses côtés, les deux enfants se jetèrent dans les bras dans leur mère.
« _ T'es sûre, Maman ?  _ On pleure pas pour rien, c'est bizarre ! »
Nalfien regarda sa famille posée ainsi, sourit, et ferma son unique œil. Levant la tête vers le ciel, il espérait cacher la larme qui dévala sa joue sans bruit. Lui aussi était enfin réuni avec sa famille. Sa nouvelle famille.